Composer avec les éléments

L’absence de vent : il n’y a rien de pire pour un marin, qui plus est en course. De quoi regretter le froid et la violence des mers du sud ! « Ce n’est pas le bon scénario », lâchait sobrement Louis hier, qui cherche, depuis dimanche, à sortir d’une bulle anticyclonique qui gonfle et stagne au large de Buenos Aires. En 4 jours, il n’a pu progresser que de 450 milles vers le Nord. Chaque mille étant pourtant âprement gagné. Pendant ce temps-là, bien sûr, ses concurrents se sont envolés. C’est la dure réalité de la course au large. Il faut composer avec les éléments.

Alors, il faut accepter et rester mobilisé pour continuer de se battre. C’est ce que le skipper Fives Group – Lantana Environnement fait depuis le week-end dernier. Après plus de 2 mois de mer, en solitaire : garder son sang-froid et son énergie positive, quoiqu’il arrive. Prendre du recul.
« Je tire des bords… Depuis hier j’ai retrouvé un peu de vent, je suis à 10 nœuds de moyenne, mais pas sur la route. Je vais longer l’anticyclone pour reprendre un peu de droite, je vais arriver devant Itajaï. Le près va durer longtemps, mais ensuite ce sera un bord efficace. »

Au mauvais endroit au mauvais moment
« J’ai pris 5 jours de retard par rapport à ceux avec qui j’étais le week-end dernier. Ils ont réussi à passer de l’autre côté de l’anticyclone, ce qui était le challenge quand on est remonté au large des Malouines. Il fallait aller vite à ce moment-là, et moi, sans mes voiles de portant, je ne pouvais pas… C’est frustrant mais c’est comme ça. J’étais au mauvais endroit au mauvais moment.
J’ai une 15aine de nœuds, au près, ça va se renforcer un peu. Il va y avoir encore un peu de temps à passer comme ça… Il faut prendre son mal en patience. »

A 10 jours de l’hémisphère nord
Ce tour du monde continue et c’est ça qui compte ! Et, dans 10 à 15 jours, le skipper Fives Group – Lantana Environnement devrait être de retour dans l’hémisphère nord…

Photo Armel Vrac